Bien qu’indispensables, les projets ERP restent risqués : selon les études du secteur, entre 50 % et 70 % des projets n’atteignent pas complètement leurs objectifs. Certaines entreprises terminent avec un système mal adapté, un budget dépassé ou des équipes démotivées.
Voici les causes principales d’échec — illustrées avec des cas réels que l’on rencontre régulièrement — et les solutions pour sécuriser un projet.
1. Cahier des charges imprécis ou incomplet
Exemple :
Une PME industrielle se lance dans un ERP généraliste sans définir précisément ses besoins en GPAO (gammes, ordonnancement, calcul des besoins). Résultat : la solution s’avère incapable de gérer la production correctement.
Solution :
Réaliser un cahier des charges structuré, incluant process, contraintes, volumes, flux logistiques, besoins de pilotage. L’appui d’un expert indépendant permet d’éviter les oublis critiques.
2. Process internes pas suffisamment clarifiés
Exemple :
Un client changeait fréquemment ses règles de gestion en cours de projet. L’intégrateur finissait par reparamétrer plusieurs fois la même fonctionnalité — coût et délais multipliés par deux.
Solution :
Stabiliser les process avant d’intégrer, et valider les règles de gestion avec toutes les parties prenantes (commerce, production, finance, direction).
3. Sous-estimation du temps de mobilisation interne
Exemple :
Une entreprise délègue “au fil de l’eau” la collecte de données de reprise. Au dernier moment, elle découvre que les données articles, clients, fournisseurs sont incohérentes ou incomplètes.
Solution :
Planifier une véritable phase de préparation des données (nettoyage, structuration, codification). Prévoir du temps pour les key users.
4. Choix d’un ERP mal adapté au métier
Exemple :
Une société de négoce technique choisit un ERP orienté production. Résultat : fonctionnalités manquantes côté logistique et achats, ergonomie peu adaptée.
Solution :
Comparer plusieurs solutions orientées “métier”. S’appuyer sur une cartographie objective du marché.
5. Manque d’accompagnement au changement
Exemple :
Après la mise en place d’un nouvel ERP, les opérateurs atelier continuent de remplir des fiches papier. Les données de production ne remontent donc pas dans l’ERP.
Solution :
Former, communiquer, expliquer les bénéfices, impliquer les équipes clés dès le début.
Conclusion : un projet ERP réussi, c’est 50 % outil, 50 % organisation
Le succès repose moins sur l’ERP lui-même que sur la capacité de l’entreprise à définir ses besoins, à structurer ses process et à mobiliser ses équipes.
Pour maximiser leurs chances de réussite, de plus en plus d’entreprises font appel à des conseillers indépendants pour cadrer leur projet, sélectionner les solutions adaptées et challenger les intégrateurs.


















